Srijana
«Tout ce que nous sommes est bon. Nos vêtements sont bons, notre nourriture est bonne, notre langue est bonne.»
Srijana est une étudiante en 11ème année de Vaughan, Canada. Ses parents étaient habitués à se déplacer à travers le Moyen Orient pour le travail, mais ils ont finalement décidé de s’installer au Canada en 2010 pour l’éducation de Srijana.
“Ils avaient le CV, ils n’avaient pas vraiment d’obstacles dans ce sens, c’est seulement que le fait d'être de nouveaux immigrants, aucun des deux n’avaient d’emploi pendant plusieurs mois. Par contre nous vivions avec d’autres personnes à ce moment-là. Donc c’était seulement eux sans emplois et les dépenses reliés à ma présence et tout. Je sais que tout cela était un moment extrêmement tendu. Mais, heureusement, je pense qu' après, c’était quelques mois après le début de cette “phase” je pense, à l’intérieur de deux semaines, mes deux parents ont trouvé des emplois et les choses ont tranquillement commencé à se replacer. Par contre pour eux, venir ici était difficile… je ne pense pas qu’ils aiment en parler beaucoup. Car je peux imaginer que ce n’était pas agréable de se souvenir d'être complètement nouveau. Je ne peux pas m’imaginer qu’il y avait tant de bons souvenirs.”
L’immigration a été un début difficile pour sa famille, car ils vivaient chez des amis en étant occupés à chercher des emplois, malgré leurs excellentes qualifications. Bien que tendue et chaotique, sa famille a trouvé la joie dans ses formes les plus simples et a essayé de faire le mieux malgré leur situation.
“Évidemment, on n’avait aucun argent, donc on ne pouvait sortir ni rien faire. Je me souviens que ma mère a dit, seulement pour le plaisir, qu’on irait tous les trois dans l’autobus parfois, nous allions tout au bout où le dernier arrêt est et ensuite nous revenions jusqu’où nous sommes partis. Donc, nous faisions seulement prendre le bus pour le plaisir, parce que nous ne pouvions pas faire autre chose.”
L’histoire de la famille de Srijana est un exemple et rappelle qu’il y aura toujours un bon côté à chaque difficulté et que ces petits moments peuvent devenir de vifs et magnifiques souvenirs.
Même en tant qu’enfant, elle savait qu’elle était fondamentalement différente culturellement et ethniquement des autres enfants autour d’elle. Elle admire la chanteuse populaire de Toronto, l'influenceur canadienne, Natasha Thasan, qui représente avec fierté, sans honte et peur sa culture. En tant que pionnière des façons contemporaine et peu conventionnelle de draper ses saris— un vêtement traditionnel d’Asie du Sud qui est minutieusement posé sur un corps— elle démontre sa passion pour son héritage culturel et est un exemple pour plusieurs. Srijana a adopté le même amour pour les traditions de sa terre natale tout en désirant une communauté ethnique de la sienne.
“Il me manque une communauté, dans le sens que— cela est hors sujet mais pertinent, il n’y a pas tant de Canado-Bengali ici. Et, même s' il y en a, mes parents n’ont pas vraiment tendu la main et connecté avec cela. Et, j’ai beaucoup d’amis qui sont Tamil et leurs communautés sont toujours tissés-serrés et moi, je ne mentirai pas que j'en suis vraiment jalouse. Je suis vraiment jalouse d’avoir des gens de mon âge avec qui je peux connecter dans ce sens, et avec qui je peux parler Bengali.”
En plus de son amour pour sa culture et son désir pour l'inclusion culturelle, elle remarque souvent une division tendue entre les immigrants au Canada. Il y a un contraste entre différentes générations d’immigrants indiens au Canada, entre ceux qui sont récemment arrivés ou qui sont en train d’arriver au Canada et ceux qui sont arrivés en même temps que ses parents – un mépris pour les nouveaux immigrants indiens qui s'imprègne à travers une partie de sa communauté. En Inde, le rêve canadien est tellement popularisé que plusieurs sont prêts à abandonner leur vie à la maison pour venir en Amérique du Nord avec presque rien.
Il y a une croyance populaire que la manière dont les Indiens chassent le rêve canadien c’est graduellement transformé de l’assimilation dans le pays et de gagner de l’argent à simplement être capable d'être dans le pays lui-même. Cette vision est partagée par plusieurs immigrants plus âgés qui se sont assimilés dans le pays et qui aspiraient pour le succès et qui voient les immigrants plus jeunes comme moins robustes lors de la quête pour le succès. Cette supposition a créé beaucoup de conflits et des fortes vagues d’opposition envers l’acceptation des immigrants au Canada– même par ceux qui ont vécu l’immigration elle-même. En tant que Canadienne de première génération, Srijana voit ce problème directement et le voit comme obstacle dans le chemin d’une communauté culturelle holistique et intégrante et sa réputation dans le Canada en générale.
Cette idée est très répandue dans chaque communauté ethnique qui a été historiquement créée à travers l’immigration, et cela encore plus au Canada, un pays qui promeut le multiculturalisme et la diversité ethnique depuis des décennies. Même si le concept de nouveaux immigrants vs. anciens immigrants et le manque d’adaptation des nouveaux immigrants dans le monde de l’Ouest est si populaire, plusieurs études démontrent que le tout est un mythe. Basé sur la recherche d’Alex Nowrasteh à l’Institut Cato, il montre trois sources qui prouvent que les nouvelles immigrations s’adaptent à leurs nouveaux environnements beaucoup mieux que leurs homologues historiques. L’Académie Nationale des Sciences (ANS) a rapporté dans son livre de 2015, The Integration of Immigrants in American Society, que le (mariage interracial) devient de plus en plus commun. Une comparaison historique prouve aussi qu’avec la globalisation et les médias, la naturalisation et la maîtrise de l’anglais ne fait qu’augmenter avec chaque vague d’immigration.